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Le secret de Marie

  • eviemercier
  • 16 juin
  • 3 min de lecture

Une belle histoire d'amour
Une belle histoire d'amour

Marie fut ma première cliente de « Racines et Mémoires », une angevine âgée de 85 ans qui n’a pas hésité à me raconter son secret.


Le secret de Marie en deux épisodes.


Le secret de Marie


J'ai regardé mille fois «  Sur la route de Madison » et j'ai pleuré à chaque fin du film quand les deux enfants de Francesca dispersent ses cendres sous le pont Roseman.


J’ai également lu et relu le roman de Robert James Waller mais l’adaptation cinématographique avec Meryl Streep et Clint Eastwood m’a bouleversée.


Cette passion secrète et inoubliable, je l’ai vécu avec Julien et notre idylle résonne profondément en moi. Cet amour puissant a enchanté ma vie et me donne encore une force incroyable quand je me plonge dans les souvenirs de son doux visage. Julien reste source de réconfort et de bonheur dans mes moments de doute et de solitude.


Je n’ai aucune photo, aucun écrit de lui. Les souvenirs sont gravés dans mon cœur. Nous étions des clandestins de l’Amour, mariés tous les deux, notre histoire intense fut un secret absolu.


Double vie des amants et des maîtresses, notre jardin secret n’était connu que de ma meilleure amie qui me servait d’alibi lors de mes rendez-vous clandestins avec Julien.


Mes deux enfants feront comme Michael et Caroline dans le film «  Sur la route de Madison », ils découvriront mon secret qu'en lisant mon carnet de vie, plus tard quand je ne serai plus.


Georges


J'ai pourtant aimé leur père à la folie, il était vétérinaire. Georges désirait des enfants et moi, je ne pouvais concevoir de vivre sans. Ainsi, nous nous sommes mariés, nous avons acheté une maison. Christine est née en 1950, puis Pierre en 1957 et nous sommes rentrés petit à petit dans la banalité d’une vie de couple. Ponctués par les rires de nos merveilleux enfants qui grandissaient.


Nous nous sommes installés petit à petit, sans nous en rendre vraiment compte dans le quotidien d’une routine bien huilée, je ne travaillais pas. Le situation professionnelle de Georges nous permettait de bien vivre, très bien vivre même. Je tenais les comptes et j’étais bénévole à la bibliothèque de l’école. J’adorais ces matinées passées à raconter des histoires aux enfants. Mais les journées étaient parfois longues et Georges devenait amer. Des échecs professionnels dans sa vie rude de vétérinaire à la campagne. Suicides, dépressions chez les agriculteurs, de nombreux déplacements dans le département, Georges sombrait dans une dépression et nous n’arrivions plus ni à communiquer, ni à nous comprendre. Je rêvais de voyages, de découvertes, et lui s’enfermait de plus en plus dans son cabinet vétérinaire, persuadé qu’il pouvait sauver le monde de l’agriculture.


La suite et la belle rencontre de Marie.


Julien, mon amant


Quand j'ai rencontré Julien, j'avais 45 ans. Nos couples réciproques étaient d’une monotonie déconcertante. Julien était un être rare et raffiné, avec un lourd fardeau familial, un drame lié à la politique internationale.


Notre rencontre fut un hasard au milieu d’une balade sur Angers où je m’étais évadée le temps d’un après-midi printanier. Une demande de renseignement, un café partagé, des bribes de vies qui se racontent. Nous nous sommes aimés dès le premier regard mais j'étais incapable d'abandonner Christine et Pierre, encore adolescents et un Georges, certes perdu, stressé, surchargé, épuisé par le travail et le spectacle désastreux de ses éleveurs mais encore fidèle et toujours amoureux de moi.


Julien et moi, ce fut passionnel et brutal, des rendez-vous loupés, des rencontres fugaces, cachées mais exceptionnelles. Nous étions véritablement en symbiose, tout me plaisait chez lui, tout lui plaisait chez moi. Mais en écoutant «  à l'encre de nos yeux » de Francis Cabrel, nous savions d'avance que notre relation était impossible, dangereuse mais tellement vertigineuse.


Nous nous sommes séparés dans la douleur après une année d’amour passion, d’amour fou où la clandestinité pimentait encore plus nos rencontres.


Georges n’est plus. Il a été emporté par la terrible maladie, celle qui détruit tout en quelques mois. Un cancer du pancréas lui a été fatal. Il a été un mari doux et généreux, un merveilleux père attentionné et toujours très présent pour ses enfants et petits enfants.


Je suis vieille maintenant mais je rêve toujours de revoir Julien.


J'ai aimé cet homme à la folie. Avec lui, je me sentais tellement moi, tellement libre. Il avait ce don de m'élever, de trouver chaque jour, le petit plus qui embellit une vie.

Avec lui, je devenais une femme sensuelle, intelligente et vivante.


Je ne sais pas ce qu’il devenu et parfois, je regrette mon manque de courage comme Francesca, de ne pas avoir ouvert la portière de la voiture pour le retrouver malgré la pluie et de partir à l’aventure avec lui.


J’étais incapable alors de quitter Georges, Christine et Pierre. La culpabilité m’aurait anéantie.


Mais, je veux que mes enfants sachent à quel point, Julien m'a aimé et que j’ai connu un bonheur infini et absolu.

 
 
 

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